- L'essentiel demeure par Alain Bellet
- Arnolphe : - La promenade est belle.
Agnès : - Fort
belle.
Arnolphe : - Le beau jour !
Agnès : - Fort beau !
Arnolphe : - Quelles nouvelles ?
Agnès : - Le petit chat est mort…
Arnolphe - C’est
dommage, mais quoi… Nous sommes tous mortels et chacun est
pour soi…
écrivait Molière (L’école des femmes) un jour de clairvoyance où le ciel était sans doute
trop bas pour permettre la moindre échappée…
Vie lasse, laisse courir la vie,
écoute-donc Poquelin égrainer une philosophie de l’isolement. Un temps pour
soi, une logique du seul au monde au moment précis où le monde se dérobe en
douce. Ça tremble dans les poitrines quand l’incertitude des lendemains
plastronne et tapissent de sombre les antichambres du devenir. Le champ visuel
se rétrécit alors, l’altérité devient une espèce inconnue, et les autres
passent les portes sans se retourner. Circulez, circulez, plus rien ne reste à
regarder, le petit chat est mort, on vous l’a dit, voulez-vous sa
fourrure ? Collectionneur, peut-être ?
Que
garder d’autre, le souvenir d’un passage singulier fait de rires et de regards
malicieux, la posture d’un corps plaisant à découvrir, la voix quand elle sait
se poser dans les graves, alors évite l’hésitation, brave les bruits d’autrui. L’observation
de ce temps singulier qui passe avec lenteur frise la vulgarité. Savez-vous le
bonheur de la légèreté, la succulence de l’évitement, la nécessité du
silence ? Confinement donc. La ville se vide des habitudes et des manies
inutiles, du bruit, des dangers encourus, des chalands dérisoires. L’essentiel
demeure. Être. Résister.
- Paris, le 19 mars 2020
Critiques de Presse
-
Presse Virée nomade - Presse Russian Express - Les Complices de Ravaillac
-
Les Lettres françaises, Monsieur de La Beaumelle
-
Le Poulpe, Danse avec Loulou, 1997, 23ème anniversaire !
-
- Faire
écrire en centre de
détention
- Alain
Bellet, La littérature contre
l'oubli
- Dans
la presse Coréenne !
- Fausse
Commune à Tarbes
- Matin
Plus, Le Monde
- Mai
68, pas mort !
Mémoires
vives
Il
y a mille façons de rentrer dans
l'Histoire. Celle de la rigueur de la
chronologie, celle un peu exhaustive
qui donnerait une monographie
austère, celle enfin où
l'on se prête au jeu du conteur,
dévidant sa pelote de souvenirs
et de moments accumulés,
où tout ce qui est donné
à lire ou à entendre a
été confié
à une oreille attentive. Faute
d'historicité savante, c'est
l'humain qui se retrouve au centre
d'approches sensibles. Mémoire
et histoire s'entremêlent. L'historien
a besoin de mémoires pour
élaborer son discours,
étayer ses affirmations,
comprendre une origine, une filiation.Comme
l'oubli, la mémoire est à
la portée de tous. Elle
peut façonner, transformer.
Fluctuante, elle cultive les pleins et
les déliés des souvenirs. Et si l'Histoire constitue un long
chemin, la mémoire collective
s'impose comme un guet
nécessaire.
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Ouvrages
collectifs
récents
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- Festival culturel, mémoriel
- et artistique en Cévennes
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en 2015, nous allons fêter cette année son neuvième anniversaire ! J'en
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